Tandis que le pôle emploi affiche son surmenage, et que les guignols de l’info parodient les airs de Stromae, les chômeurs sombrent dans l’abysse d’une machine infernale avec l’impression de ne jamais pouvoir en trouver la sortie.
Harassé, votre conseiller pôle emploi, ce grand chevalier anti-chômage partant à la conquête de votre futur job, a trop de combat à mener, trop de bannières à brandir ! Selon les données fournies par le Pôle emploi, la région qui dispose du moins de moyens par chômeur, cancre parmi les cancres, est bel et bien, la Réunion. L’AFP relève même que sur l’île « un conseiller a en moyenne la charge de 222 demandeurs d’emploi,» et oui, le sacro-saint chevalier de votre emploi a bien des croisades à mener entre CAE, emploi avenir, CDD, le saint graal CDI, tos, cos, et autre barbarismes.
Et que dire de ce refus peureux des conseillers de témoigner sur leur quotidien lorsqu’on leur demande. Peur de représailles ? Rien d’étonnant lorsqu’on sait que Actuchomage.org ( si, si, il existe bien un site d’actu sur le chômage), relate les contestations et mécontentement des conseillers après la sortie du livre « 183 jours, dans la barbarie ordinaire- en CDD chez pole emploi » de Marion BERGERON, publié aux éditions PLON. Un récit de six mois de travail dans une agence du pôle emploi, un témoignage qui n’enchanta guère ses collègues de travail.
Mais si l’info se fait rare du côté administratif du bureau, l’autre est plus versatile : « Trois mois que je suis inscrite à Pôle emploi, je n’ai pas encore pu rencontrer de conseillers » révèle Lila de Saint-Pierre, « par contre, je suis toujours convoquée à des réunions, mais moi, ce que je veux c’est pouvoir expliquer mon cas, ma situation et mes projets d’avenir à quelqu’un qui pourrait me conseiller pour les réaliser». « On m’a clairement fait comprendre qu’il fallait que je cherche ailleurs ou que je pense à changer d’orientation » témoigne Jiani, du Port, jeune diplômé en graphisme, « bien sur on m’a orienté vers les métiers du bâtiment ou les emplois verts ». Jiani part sur un speech digne d’un politicien, mais plus désabusé que révolutionnaire, il constate surtout que beaucoup de jeunes réunionnais sont catalogués et cantonnés à des secteurs d’activités en particulier.
Fait de société ou véritable crise ? La course à l’Emploi est rude et le manque fait même rager. Et quand le conseillé peine à trouver des solutions, certains pètent les plombs et font croisades à leurs façons…à la Une des faits divers locaux.
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