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Pour s’informer de nouvelles fraîches et croustillantes, il suffit de croiser son voisin, son collègue de travail ou son dalon pour savoir le buzz du jour.

« té ou connaît pas la nouvelle, na encore un ladilafé… » Que nous soyons du nord , du sud, de l’est, ou de l’ouest, nous avons tous un jour entendu cette phrase ou ses douces variantes à bases de commérages et autre « train » que l’on pourrait et devrait connaître. C’est un fait que beaucoup affirment, nous, autres réunionnais avons les ragots dans la peau.

Ancré dans notre culture, le ladilafé est souvent qualifié de « sport national . La Réunion, l”île intense mais aussi l’île aux rumeurs. Critiqués, déformés, postillonnés, chuchotés, les commérages passent de bouches en bouches et ne cessent d’alimenter les discussions.

La principale révélation de ce penchant, comme une addiction à une drogue dure, passe vraisemblablement par les médias. Le 4ème pouvoir et son influence médiatique sur la société ou l’influence d’une société sur le pouvoir médiatique ? Car pour avoir de l’audience ne faut-il pas se confronter aux goûts et besoin de la société? Or quel média, cher au cœur de beaucoup de Réunionnais reste depuis quelques années en tête du hit parade radiophonique ! Vous l’avez ! Son nom ! Prononcé comme celui d’une gourmandise à croquer, un nom au goût de liberté, liberté de langage! « il l’afé, on le dit » ! On pourrait l’appelée radio ladilafé, critiquée, pour l’instant, jamais égalée. Le ragot « buzz », cela fait du bruit…N’en déplaise aux réfractaires, il faut bien se l’avouer quand radio commérage détient la meilleure audience, on ne peut plus nier cette drôle d’addiction aux potins.

Une addiction qui prend presque des allures de feuilleton nanar dans nos quotidiens régionaux, dont les faits divers surplombent même l’actualité pure et dure dans l’ordre chronologique des pages. Après avoir révélé l’histoire de l’ébouillanteur du Tampon en page 2 , retrouvez la semaine prochaine l’issu de son procès ! Au prochain épisode. Vol, règlement de compte, suicide, anecdote scabreuse ou insolite, mauvais exemple, tout y passe, mais comment expliquer une telle fascination pour ladilafé ?

C’est peut-être :

La proximité.

« Parce c’est nout’ l’actualité », le fait que ça arrive au fils de untel qui tombe le cousin par alliance de celui-ci, qui est le tonton de celui-là, qui est le voisin de votre mémé. Ça créer des liens indéniables qui apparemment nous obligerait à nous intéresser…il paraît que c’est une histoire de nature.. et de génétique.

Le divertissement

Faut le dire pas besoin d’être réunionnais pour rire du type ivre qui a voulu se battre avec un gabier alors qu’il était en face d’un commissariat de police ,en plus, il n’en a même pas tiré un billet avant de se faire arrêter !d’ailleurs si vous aimez les histoires poilantes de type ivre allez faire un tour sur ivrevirgule.fr. Ce genre d’histoire rocambolesque y est répertoriés.

La socialisation

Raconter l’histoire du type braqueur de gabier ou s’épouvanter sur le geste de l’ébouillanteur ça permet d’engager ou de lancer un sujet de conversation qui trouvera forcément preneur. Une bonne façon de s’intégrer.