L’épidémie de Covid-19 a été un révélateur, un accélérateur, un amplificateur des discordes des couples les plus fragiles, les moins compatibles, et peut être les moins résilients.

Selon une enquête nationale de l’Ifop, une personne sur quatre admet avoir ou avoir eu envie de rompre pendant les confinements et couvre-feux.

Les avocats spécialisés dans le divorce à la Réunion constatent une hausse significative du nombre de séparations.

  • Les profils sont extrêmement variés, cela va du jeune couple fraîchement marié et sans enfant qui veut divorcer rapidement et à l’amiable, à l’épouse mariée depuis quarante ans et sans ressources qui s’est aperçue, avec le confinement, de ce que sera son quotidien une fois Monsieur à la retraite…
  • Toutes les couches de la population semblent concernées par cette prise de conscience, quels que soient l’âge et la catégorie professionnelle.

En revanche, j’ai constaté dans ma pratique que ce sont souvent les femmes qui décident d’entamer les démarches.

Les avocats estiment que l’épidémie de Covid-19 a été un électrochoc pour les couples.

  • Les couples qui s’apprêtaient à divorcer ont été confortés dans leur décision.
  • Les couples qui étaient en difficulté ont vu leurs problèmes s’aggraver.

Les experts s’attendent à une hausse significative des divorces dans les années à venir.

Les avocats conseillent aux couples de prendre le temps de la réflexion avant de se lancer dans les démarches d’une séparation.

“Auparavant, on se séparait après un adultère. À présent, on se sépare parce qu’on aspire à une vie meilleure, comme si la crise sanitaire donnait à réfléchir sur le sens de son existence, de ses envies… Les divorcés et futurs divorcés du confinement me font penser aux survivants du cancer, qui n’appréhendent plus la vie de la même manière : ils veulent continuer à vivre sans avoir à se sacrifier, de manière intense et sans perdre de temps.”

Un phénomène mondial

Cette tendance à la séparation n’est pas seulement nationale : elle est planétaire !

  • En Chine, 8,6 millions de divorces ont été prononcés en 2020, d’après le ministère des Affaires civiles. C’est non seulement un record, mais aussi deux fois plus qu’en 2019.
  • En Angleterre, en décembre dernier, le célèbre cabinet d’avocats Stewarts a fait part dans un communiqué d’une hausse de 122 % des divorces entre juillet et octobre 2020, par rapport à la même période l’année d’avant.
  • Idem aux États-Unis, où un cabinet d’avocats de Washington DC a observé une augmentation de 70 % des appels par rapport à l’année d’avant.
  • Au Québec, plusieurs avocats et médiateurs ont également alerté sur la forte augmentation des appels et demandes de médiation, certains parlant même d’un bond de 100 %, notamment chez les jeunes couples et les parents d’enfants en bas âge.
  • Une flambée de divorces a aussi été constatée en Russie et en Espagne, dès la fin des premières mesures restrictives l’année dernière.

Les experts s’accordent à dire que la crise sanitaire a été un facteur aggravant des tensions dans les couples.

Les confinements et couvre-feux ont mis à rude épreuve les relations conjugales, en forçant les couples à passer beaucoup plus de temps ensemble.

Cette situation a mis en lumière les failles des couples, et a accéléré la prise de décision de divorcer pour certains couples.